Déroulement du travail de supervision

Démarche préliminaire
Mon premier travail consiste à créer une complicité « relative » entre les participants et moi, qui me semble favorable à une baisse de l'anxiété vécue par certains stagiaires. Toutes démarches de formation contribuent à des changements qui peuvent provoquer des peurs ; peur de l'inconnu, d’être jugé, peur de l'échec. Paradoxalement, pour faciliter un changement chez quelqu'un, il faut commencer par accorder de l'importance aux obstacles qu'il voit ou croit voir, encourager l'expression de sa peur pour lui permettre d'exprimer son espérance.

Le repérage des attentes
Chaque personne a besoin d’être reconnue comme un élément social qui dispose d'une identité. Il convient donc de permettre aux participants de faire connaître qui ils sont et de leur faire préciser leurs attentes.

Les attentes envers la supervision ne sont pas toujours homogènes et il peut y avoir même une opposition entre les motivations de certains et le programme tel qu'il a été prévu initialement. Le repérage des attentes est indispensable pour ajuster mes différentes perceptions et m'assurer de l'adhésion du groupe aux buts poursuivis. Les intérêts de l'apprenant résultent de ses expériences et des problèmes qu'il souhaite résoudre.

Il est donc souhaitable d'harmoniser les motivations, celles des participants, celles de l'intervenant que je suis, mais aussi celles des commanditaires qui financent et ont validé cette intervention.

Ensuite, le groupe réfléchit à un objectif final prenant en compte la motivation de chacun, en gardant bien entendu à l'esprit la réalité, les véritables possibilités d’actions. Les objectifs deviennent communs, décidés en concertation mais aussi réalistes, c'est-à-dire réalisables. La méthode de travail offre également un espace d'évolution laissant place à des possibles réajustements en cours de processus.

Déroulement du travail de supervision.
Notons encore que cette harmonisation des motivations passe par l'expression libre, y compris négative, c'est-à-dire qu'elle se construit aussi à partir de ce que les participants ne veulent pas, ou de ce qu'ils veulent à tout prix éviter dans ce travail. Le fait qu'il puisse formuler leurs craintes, leurs doutes et même leurs soupçons renforce leur motivation.

Suite à cela, je choisis les outils susceptibles de montrer que notre regard, nos perceptions des autres, des événements et de nos sensations sont une représentation particulière de notre identité personnelle.

Mais les individus recherchent un environnement susceptible de leur apporter de la sécurité, du lien et de la reconnaissance. Un environnement collectif, ou institutionnel, peut permettre la satisfaction de ces besoins et se révéler réparateur, ou au contraire, agraver les blessures passées.


Le but de ma démarche est de faire émerger du groupe, une intelligence collective, seule capable de déjouer la crise, toujours en adéquation avec la problématique qui occupe les participants. Nul expert, nul penseur ne peut trouver « La solution » à leur place.

Le travail proposé vise à développer l'esprit critique, la capacité au conflit sans violence et la responsabilité individuelle. Mon rôle de catalyseur doit favoriser l'émergence :

  • D'interrogations
  • De prises de conscience
  • De la prise en compte de la richesse de chacun
  • D'un désir de confrontation et d'expérimentation

Toutes les formes d'interventions sont possibles, depuis la rencontre qui permet le dialogue entre des personnes qui n'ont pas l'habitude de se parler jusqu'aux formations de longue durée. Même si les interventions sont courtes, elles permettent aux individus d'aborder leur pratique, d'acquérir des connaissances transdisciplinaires qui combinent des dimensions sociales et psychologiques.

Le but de ma posture est de porter attention aux êtres que je rencontre, de leur donner les moyens de reconnaitre leur importance et de développer leurs potentialités et leur estime de soi.