Ma posture en tant que formatrice

Démarche préliminaire

Mon premier travail consiste à créer entre les participants et moi une complicité « relative », qui me semble favorable à une baisse de l'anxiété vécue par certains stagiaires. Toute démarche de formation contribue à des changements qui peuvent provoquer des peurs: peur de l'inconnu, peur d’être jugé, peur de l'échec.

Paradoxalement, pour faciliter un changement chez quelqu'un, il faut commencer par accorder de l'importance aux obstacles qu'il voit ou croit voir, encourager l'expression de sa peur pour lui permettre d'exprimer son espérance.


Le repérage des attentes

Chaque personne a besoin d’être reconnue comme un élément social qui dispose d'une identité. Il convient donc de permettre aux participants de faire connaître qui ils sont et de leur faire préciser leurs attentes.

Ces dernières ne sont pas toujours homogènes et il peut y avoir même une opposition entre les motivations de certains et le programme tel qu'il a été prévu initialement. Le repérage des attentes est indispensable pour ajuster mes différentes perceptions et m'assurer de l'adhésion du groupe aux buts poursuivis.

Les intérêts de l'apprenant résultent de ses expériences et des problèmes qu'il souhaite résoudre. Il est donc souhaitable d'harmoniser les motivations des participants.


Déroulement de la formation

Suite à cela, je choisis les outils susceptibles de montrer que notre regard, nos perceptions des autres, des événements et de nos sensations sont une représentation particulière de notre identité personnelle.

Une autre de mes tâches est de maintenir la relation entre théorie et pratique et d'aider chacun à dégager le sens de l'expérience. Pour un adulte, une nouvelle acquisition ne vient pas sur un terrain vierge. L'expérience passée a beaucoup d'importance et une nouvelle connaissance s'organise en fonction de ce qui a déjà été enregistré.

On peut dire qu'une personne comprend bien ce qu'elle découvre si elle inscrit ses nouveaux acquis dans l'ensemble de ses connaissances préalables.
Un acte nous apparaît dépourvu de sens lorsque nous ne pouvons pas l'insérer dans la continuité de notre histoire personnelle.


Suites des formations

Le savoir se transforme en savoir-faire par l'expérimentation, la confrontation et l'appropriation de l'enseignement théorique. Cela nécessite la motivation de transférer ce nouveau savoir, ailleurs que là où il a été appris, au rythme de sa personnalité, dans la cadre professionnel et privé.

Nous ne pouvons pas toujours évaluer les réussites ni les formaliser, mais nous savons que le travail effectué provoque un changement salutaire, un progrès en termes de coopération et d'apprentissage du vivre ensemble.

 

Mon action en tant que « formateur-facilitateur » est de donner à chacun la possibilité de « faire œuvre de lui-même », comme le disait Pestalozzi deux siècles auparavant.