Ma posture de formatrice

1. Démarche préliminaire.
Mon premier travail consiste à créer entre moi et les participants une complicité « relative », qui me semble favorable à une baisse de l'anxiété vécue par certains stagiaires. Toutes démarches de formation contribuent à des changements qui peuvent provoquer des peurs ; peur de l'inconnu, d’être jugé, peur de l'échec. Paradoxalement, pour faciliter un changement chez quelqu'un, il faut commencer par accorder de l'importance aux obstacles qu'il voit ou croit voir, encourager l'expression de sa peur pour lui permettre d'exprimer son espérance...

2. Le repérage des attentes
Le groupe est parfois tout juste constitué mais chacun doit y trouver sa place. Chaque personne a besoin d’être reconnue comme un élément social qui dispose d'une identité. Il convient donc de permettre aux participants de faire connaître qui ils sont et de leur faire préciser leurs attentes.
Ces dernières envers la formation ne sont pas toujours homogènes et il peut y avoir même une opposition entre les motivations de certains et le programme tel qu'il a été prévu initialement. Le repérage des attentes est indispensable pour ajuster mes différentes perceptions et m'assurer de l'adhésion du groupe aux buts poursuivis... Les intérêts de l'apprenant résultent de ses expériences et des problèmes qu'il souhaite résoudre. Il est donc souhaitable d'harmoniser les motivations, celles des participants, celle de l'intervenant que je suis, mais aussi celle des commanditaires qui financent et ont validé cette intervention.

3. Déroulement de la formation.
Suite à cela, je choisis les outils susceptibles de montrer que notre regard, nos perceptions des autres, des événements et de nos sensations sont une représentation particulière de notre identité personnelle.
Mon travail demande aux participants de déconstruire leurs repères habituels. Il exige aussi un investissement personnel important, parfois difficile émotionnellement.

Une autre de mes tâches est de maintenir la relation entre théorie et pratique et d'aider chacun à dégager le sens de l'expérience. Pour un adulte, une nouvelle acquisition ne vient pas sur un terrain vierge. L'expérience passée a beaucoup d'importance et une nouvelle connaissance s'organise en fonction de ce qui a déjà été enregistré. On peut dire qu'une personne comprend bien ce qu'elle découvre Si elle inscrit ses nouveaux acquis dans l'ensemble de ses connaissances préalables.
Un acte nous apparaît dépourvu de sens lorsque nous ne pouvons pas l'insérer dans la continuité de notre histoire personnelle.

4. Suites des formations
Le savoir se transforme en savoir-faire par l'expérimentation, la confrontation et l'appropriation de l'enseignement théorique par le stagiaire. Cela nécessite la motivation de transférer ce nouveau savoir, ailleurs que là où il a été appris, au rythme de sa personnalité, de préférence dans son cadre professionnel.
Il implique enfin une remise en question des fonctionnements institutionnels et invitent les professionnels de terrain à se réapproprier un certain pouvoir.

Nous ne pouvons pas toujours évaluer ces réussites, les formaliser ; mais nous savons que le travail effectué provoque un changement salutaire, un progrès en termes de coopération et d'apprentissage du vivre ensemble.